Résumé de certains ouvrages parus
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Catalogue des parutions Résumé de certains ouvrages

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A

  • Olaf ASBACH, STAAT UND POLITIK ZWISCHEN ABSOLUTISMUS UND AUFKLÄRUNG Hildesheim. 2005. ISBN 3-487-12813-6.

  • Le présent ouvrage ouvre de nouvelles perspectives sur l'émergence des Lumières en France de la fin du XVIIe jusqu'au milieu du XVIIIe siècles. À partir d'une analyse approfondie des domaines-clés de la politique et de la société de l’Ancien Régime, l'auteur montre de quelle façon les conceptions réformatrices des Lumières se sont développées en interaction avec les courants et les institutions au cœur même de l’appareil administratif du régime absolutiste. Les Lumières se révèlent être une instance critique à l'égard de la situation politique et sociale de l'époque tout en étant un facteur décisif dans le cheminement de l’Ancien Régime. À travers cette démarche l'auteur réussit à surmonter l’opposition couramment faite entre un mouvement philosophique critique à l'égard de l’État d’un côté et un systême politique répressif et hostile aux Lumières de l’autre. En prenant la biographie intellectuelle de l’abbé de Saint-Pierre (1658–1743) comme fil conducteur pour suivre cette évolution, l’ouvrage met en lumière la pensée et l’activité d’un ‚philosophe‘ important et influent mais encore toujours mal connu. En se servant de l'abbé de Saint-Pierre et de son cercle comme paradigme du siècle des Lumières, l'auteur met en évidence que les concepts, les médias et les institutions d’une nouvelle sphère publique qui se veut critique et rationaliste se sont constitués non seulement en opposition avec l’Ancien Régime mais, partiellement au moins, en accord sinon en complicité avec ce dernier.

    B

  • Jean-Christophe BARDOUT, LA VERTU DE LA PHILOSOPHIE. ESSAI SUR LA MORALE DE MALEBRANCHE (184 p., ISBN 3-487-11229-9).

  • La philosophie doit-elle nous apprendre à bien vivre ? La morale peut-elle se penser cmme une science de l'action juste ? Telle fut du moins l'une des intentions philosophiques de Malebranche. Ce livre interroge la morale de l'oratorien en la replaçant dans le contexte d'une métaphysique, définie comme science des principes de la connaissance humaine. Comprendre la morale comme le fruit le plus désirable de cette métaphysique invite à penser à nouveaux frais le lien entre la connaissance spéculative de la loi morale nécessaire et l'action toujours contingente. Nous distinguons deux figures complémentaires de la morale, elles-mêmes gouvernées par une double aporie. L'aporie d'une " morale parfaite ", strictement rationnelle mais " inefficace ", conduit à son dépassement au bénéfice d'une théorie de l'action fondée sur le plaisir, unique moteur du vouloir. Le sentiment de plaisir censé pallier l'universalité abstraite et inefficace des idées demeure toutefois obscur et confus. L'écart entre le statut épistémique du sentiment et sa fonction morale suscite dès lors une seconde aporie. En agissant sur la volonté, le sentiment devient efficace, mais laisse la morale orpheline de toute fondation en un savoir authentique. Cette double détermination de la morale illustre une difficulté constitutive de l'occasionalisme. Comment articuler, sans les confondre, causes et raison?  Comment penser la certitude et la rationalité de l'action morale par essence incertaine ? Tel est le défi qu'impose au philosophe la rigueur d'une métaphysique qui se veut " utile " et " certaine " mais aspire à " connaître comme Dieu connaît ".

    Jean-Christophe Bardout est maître de conférence en philosophie à l'université de Brest ; il est l'auteur aux PUF (coll. Epiméthée) d'un ouvrage sur " Malebranche et la métaphysique ".

  • Jocelyn BENOIST, Sandra LAUGIER (éds.), HUSSERL ET WITTGENSTEIN, DE LA DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE A LA PHENOMENOLOGIE LINGUISTIQUE (184 p., ISBN 3-487-11229-9).

  • Il est usuel d'opposer Husserl à Wittgenstein. D'un côté il y aurait les évidences muettes de la conscience entendue comme principe de fondation originaire. De l'autre, un monde déjà public, et constitué à travers les jeux de langage. Pourtant, entre ces deux auteurs à la source de toute la philosophie contemporaine, il y a une relation étroite: malgré tout ce qui les sépare, ils partagent le même projet descriptif en philosophie. Que signifie décrire l'expérience? Dans quelle mesure le langage fait-il alors partie ce qui doit être décrit même, ou (en même temps?) des conditions de la description? Ce sont là les questions qu'une équipe de spécialistes internationaux ont essayé de poser ici. Quelle philosophie descriptive pouvons-nous bâtir, après Husserl et Wittgenstein?

  • Gérard BENSUSSAN, MOSES HESS. LA PHILOSOPHIE, LE SOCIALISME (1836-1845)
    Avec une postface inédite de Franck FISCHBACH : « De la philosophie de l’action à la théorie de l’activité vitale et sociale ».
    Hildesheim. 2004. ISBN 3-487-12662-1.

  • Communiste avant Marx, sioniste avant Herzl , juif-allemand-philosophe avant Benjamin ou Bloch, Moses Hess (1812-1875) est tout ensemble un pionnier et une figure parfaitement singulière de la pensée philosophique et politique du XIXème siècle. Ses grands textes constituent autant de pièces indispensables à toute considération approfondie de l’idéalisme allemand et de ses effets politiques, dans le jeune-hégélianisme en particulier, comme l’ont montré un certain nombre de travaux récents qui ont renouvelé cette approche. Le livre de Gérard Bensussan constitue l’un des rares ouvrages de langue française consacré en entier à cette pensée, plus particulièrement à la « philosophie de l’action » de Hess et à ses effets de rupture avec l’idéalisme hégélien, lesquels ne seront consommés que dans la pensée d’une activité sociale et matérielle, dans le « matérialisme pratique » que Hess lèguera au Marx des Manuscrits de 1844. Le livre de G.Bensussan voulait aider à la nécessaire réévaluation d’une pensée majeure inscrite dans un moment crucial de l’histoire de la philosophie en Allemagne et de la pensée politique européenne. C’est le même souci qui a conduit à sa présente réédition, augmentée d’une préface de l’auteur et d’une étude de Franck Fischbach.

  • Christophe BOUTON, DIEU ET LA NATURE. LA QUESTION DU PANTHEISME DANS L'IDEALISME ALLEMAND

  • Nous présentons dans ce recueil les actes d’un colloque organisé par le Centre de Recherches Philosophiques sur la Nature à l’Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3 (France), sur le thème : « Dieu et la nature. La question du panthéisme dans l’idéalisme allemand ». La querelle du panthéisme, qui éclate en 1785 avec la publication des célèbres Lettres sur Spinoza de Jacobi, est au centre d’une constellation de problèmes philosophiques, à l’étude desquels cet ouvrage collectif se propose d’apporter une contribution. Quel est le rôle de la réception de Spinoza dans la genèse de l’Idéalisme allemand ? Le panthéisme est-il une « naturalisation » de Dieu ou une « divinisation » de la nature ? L’athéisme et le fatalisme sont-ils inscrits comme un destin au cœur du rationalisme ? À la lumière de ces questions, il s’agit d’examiner les sources et les acteurs de la querelle du panthéisme (Spinoza, Luther, Lessing, Herder, Jacobi, Kant), en explorant également ses multiples ramifications au XIXe siècle (Fichte, Schelling, Hegel, Heine, Marx et Tocqueville).

    C

  • Emmanuel CATTIN, LA DECISION DE PHILOSOPHER (ISBN 3-487-12911-6).

  • Ce livre est une tentative en vue de penser, avec Hegel, le commencement de la philosophie, comme décision de philosopher, résolution radicale, en un sujet fini, de s’adonner à la pensée. Lorsque la philosophie commence, à chaque fois dans l’intensité d’un acte très singulier en lequel la fragilité d’une vie se concentre, la confiance — qui est, déjà, toute la raison — ne se laisse pas distinguer du courage. En cet acte majeur la conscience, qui aura d’abord rencontré sur son chemin la détresse ambiguë d’un besoin avec l’appel lumineux d’un enseignement, et ainsi l’audace d’une première affirmation, d’une première décision venant au-devant d’elle, s’affirme alors elle-même, dans l’intériorisation totale de la tradition, comme pensée de soi et de tout ce qui est, pensée de soi pensant tout ce qui est, comme raison. La décision de philosopher est l’acte d’une abstraction absolue en laquelle le sujet fini se sacrifie, mais s’affirme en affirmant la raison, en se décidant pour elle, dans une intensification absolue de soi. Cet acte, celui d’une conscience finie, est bien alors, en sa vérité, l’energeia même que Hegel pensait sous le nom de Savoir absolu. L’idéalisme allemand est affirmé ici, pour la pensée en son inquiétude, en son effectivité, en son présent même, comme une ressource, la ressource pour une affirmation, l’affirmation de la philosophie comme affirmation de la raison.

  • Mauro CARBONE, LA VISIBILITE DE L'INVISIBLE MERLEAU-PONTY ENTRE CEZANNE ET PROUST (194 p. ISBN 3-487-11383-X).

  • La méditation de Maurice Merleau-Ponty sur l'art et la littérature interroge de façon privilégiée les recherches de Cézanne et de Proust. En effet, pour elles ausssi (souligne Paul Ricoeur) " le problème central fut celui d'une création de sens qui restitue et manifeste l'antérieur ". Cet ouvrage se consacre tout d'abord à l'interrogation que Merleau-Ponty ne cesse de leur adresser, sans toutefois l'isoler de l'ensemble de son œuvre. De même que dans certains tableaux flamands un miroir ou un plat métallique concentrent en soi toute la scène représentée, dans certains chapitres de ce travail, l'élaboration philosophique de Merleau-Ponty se montre concentrée dans l'interrogation parallèle qu'il adresse à la peinture de Cézanne ou à la Recherche de Proust, alors que dans d'autres chapitres cette même interrogation se trouve projetée dans le cadre plus ample de l'élaboration philosophique qui lui est contemporaine. Par la structure même de cet ouvrage, la méditation de Merleau-Ponty sur l'art et la littérature apparaît donc comme " partie totale " de sa méditation philosophique : cette partie dans laquelle la totalité se replie et d'où elle est rendue visible.

    Mauro Carbone enseigne l'esthétique à l'université de Milan (Italie) et co-dirige avec Renaud Barbaras la revue internationale " Chiasmi " (publication trilingue autour de la pensée de Merleau-Ponty).

  • Monique CASTILLO (éd.), MORALE ET POLITIQUE DES DROITS DE L'HOMME (198 pages, ISBN 3-487-11888-2).

  • Cet ouvrage a été conçu comme une production collective européenne. Son but n’est pas d’exposer un contenu doctrinal figé, mais de saisir, à un moment donné du temps, une pensée des droits de l’homme en voie d’élaboration. Le point de départ de la réflexion se trouve donc dans un certain nombre d’interrogations :
    - Sur le statut des droits de l’homme : à quel titre peuvent-ils être juridiquement des droits ?
    - Sur leur contenu : jusqu’à quelles revendications de liberté, de sécurité et de bonheur s’étend l’impératif de préservation des personnes ?
    - Sur leur cohérence : la multiplication des droits de l’homme permet-elle encore d’assurer la réciprocité entre droits et devoirs ? S’oriente-t-elle vers un pluralisme identitaire ?
    - Sur leur application : comment penser et évaluer les modalités d’un passage à une réalisation supranationale des droits de l’homme ?
    Les personnalités qui ont accepté de participer à cette production ont apporté une diversité d’éclairages qui a valeur de témoignage : n’obéissant à aucune directive contraignante, le livre trouve son unité dans son intentionnalité culturelle, culturellement européenne.

    Monique Castillo (http://www.monique-castillo.net) enseigne la philosophie à l'Université de Paris-XII

  • Florence CAEYMAEX, SARTRE, MERLEAU-PONTY, BERGSON. LES PHENOMENOLOGIES EXISTENTIALISTES ET LEUR HERITAGE BERGSONIEN

  • Le bergsonisme n’est pas le précurseur des phénoménologies existentialistes, mais son dépassement fait entrer la phénoménologie française dans le jeu d’une confrontation où elle gagne sa singularité, d’emblée à distance DE l’idéalisme husserlien. Pour cerner son héritage bergsonien, il ne s’agit pas d’inventorier ce qui dans l’existentialisme répète le bergsonisme, mais de prendre d’abord en compte la problématique où cette confrontation a son lieu. Mesurer la philosophie au “ concret ”, saisir la conscience dans son devenir, déterminer le statut de la négativité et de la finitude, tels en sont les enjeux principaux. Placer ensuite le prisme bergsonien au centre de la réflexion croisée de Sartre et de Merleau-Ponty permet d’apprécier autrement la proximité et la distance de deux ontologies phénoménologiques. L’héritage bergsonien des phénoménologies existentialistes est, en ce sens, rien moins qu’une continuité passive et secrète : c’est l’actualisation de certaines virtualités de la métaphysique de Bergson.

    D

  • François DAGOGNET, TROIS PHILOSOPHIES REVISITEES : SAINT-SIMON, PROUDHON, FOURIER (171 p., ISBN 3-487-10266-8).

  • Pour deux raisons au moins, nous revenons sur les philosophies de Saint-Simon, de Proudhon et de Fourier, toutes trop peu étudiées, celles que Marx a si durement critiquées et ainsi jetées dans un relatif oubli. D'abord nous croyons discerner en toutes trois une structure commune à leur élaboration : elle les conduit à la compréhension du travail industriel et à un socialisme qui le sauve de son aliénation. Assurément, les différences existent, mais cependant branchées sur ce même socle. De plus, nous apercevons à l'origine de toutes trois une référence à la science biologique de leur temps, à la physiologie : l'idée de vie qui implique la circulation vivifiante entre les éléments ainsi que la réciprocité dans le jeu des régulations sera mise au service de la réforme sociale, vouée au renforcement des liens entre les hommes. Nous aurions pu ajouter à cette nébuleuse la philosophie d'Auguste Comte qui est construite sur les mêmes bases. Il est rare dans l'histoire de la philosophie qu'on trouve, au même moment, des systèmes aussi semblables, édifiés sur le même style architectural (que nous nous efforçons de dégager) et qui s'enracinent à ce point dans un monde en train de changer (le monde usinier, un monde qui est encore le nôtre).

  • TOM DEDEURWAERDERE, ACTION ET CONTEXTE. Du tournant cognitiviste à la phénoménologie transcendantale, Hildesheim, 2002 (ISBN 3-487-11475-5).

  • Dans la ligne de D.Fisette, P.Poirier et J.-L.Petit, l'ouvrage de T.Dedeurwaerdere s'inscrit dans le projet général d'une exploration des sources européennes des développements actuels en philosophie de l'esprit. En dialogue avec H.Putnam et J.Searle, mais aussi avec J.Ladrière et P.Engel, l'auteur montre le rôle central de la problématique classique de l'intentionnalité dans l'entreprise de naturalisation menée par les sciences cognitives. De la sorte, il parvient à déconstruire cette entreprise et à renouer au-delà des tentatives formalistes inspirées de la systémique avec les conclusions de la phénoménologie husserlienne, en particulier celles des ouvrages Expérience et jugement et De la synthèse passive. L'ouvrage montre donc que c'est en quelque sorte la tradition reprise et réinterprétée qui parvient à dépasser, à travers la mise en question des dimensions contextuelles et sémantiques, les modélisations contemporaines de l'intentionnalité.

    Tom Dedeuwaerdere est chercheur au Centre de Philosophie du Droit, un Institut de recherche avancée de l'université de Louvain-la-Neuve (UCL) en Belgique.

    E

  • Jean ECOLE, LOUIS LAVELLE ET LE RENOUVEAU DE LA METAPHYSIQUE DE L’ÊTRE AU XXème SIECLE (304 p., ISBN 3-487-10267-6)

  • Dès 1912, Lavelle a esquissé une doctrine de l’être qui, en se développant, a renouvelé la problématique de tous les grands thèmes traditionnels. Car, pour lui, l’acte qui constitue l’être, c’est l’acte par lequel la conscience s’exerce. D’où suit qu’il s’agit d’une métaphysique de l’être spirituel dans laquelle la définition de l’être par l’acte ne vaut que pour l’Etre total-Acte pur et les êtres particuliers doués de liberté, qui seuls sont analogues à celui-ci, et appelés par lui à participer à son activité créatrice, pour qu’ils réalisent leur essence à partir de l’existence qu’il leur donne. Ils sont ainsi projetés vers leur avenir qui se transforme en leur passé au sein du présent qui ne passe pas. Quant aux êtres particuliers dépourvus de conscience, ils ne sont que les moyens de la participation, ils n’ont pas à se faire eux-mêmes et, en ce qui les concerne, c’est le passé qui commande l’avenir. Mais cette différence radicale ne rompt pas l’unité de l’univers de l’être, qui est assuré par l’univocité, c’est-à-dire par la présence totale de l’Acte pur dans tous les êtres particuliers.

    Jean Ecole est professeur honoraire de l’université catholique d’Angers, il est l’éditeur aux éditions G.Olms des Œuvres de Christian Wolff.

    F

    G

  • Georges GOEDERT, Uschi NUSSBAUMER-BENZ (éds.), NIETZSCHE UND DIE KULTUR: EIN BEITRAG ZU EUROPA? (309 p., ISBN 3-487-11690-1)

  • Un volume comprenant seize dissertations qui, explicitement ou pour le moins d'une manière latente, portent sur la question de savoir combien Nietzsche — il s'est nommé lui-même un "bon Européen" et pronostiquait l'unification de l'Europe — peut nous aider à mieux aborder les problèmes auxquels, de nos jours, la culture européenne se voit exposée. Il importe certainement d'examiner et d'évaluer avec soin sa pensée sur l'Europe, aussi bien dans ses expressions directes que dans ses rapports avec les thèmes majeurs de sa philosophie. L'intérêt se situe ainsi à deux niveaux: nous ne demandons pas seulement de quelle manière les aphorismes de Nietzsche sur l'Europe, marqués à la fois de réalisme et d'utopisme, présagent notre situation actuelle, mais également comment, d'un point de vue analytique aussi bien que normatif, l'édification politique et culturelle de la communauté européenne peut tirer profit de la problématique fondamentale qui les pénètre jusque dans leurs contradictions. Nietzsche se dit tributaire de l'esprit européen, tout en considérant qu'il n'y a de progrès véritable que dans la mesure où seraient surmontés la décadence et le nihilisme dont il le voit empreint. Son idée d'une Europe aristocratique présente à sa façon un caractère progressiste.

  • Sophie GRAPOTTE, LA CONCEPTION KANTIENNE DE LA REALITE (394 p., ISBN 3-487-12530-7)

  • Le lecteur de la Critique de la raison pure remarque que le concept de réalité joue un rôle central dans un certain nombre de textes fondamentaux à la compréhension du criticisme : dans l’Esthétique Transcendantale, où il appert comme le concept-clé pour apprécier l’originalité de la thèse kantienne de l’idéalité transcendantale de l’espace et du temps relativement aux conceptions leibnizienne et newtonienne, dans l’Analytique Transcendantale où il permet de saisir le problème de l’objectivité et la solution que Kant lui apporte, ou encore dans la Dialectique Transcendantale, où il occupe une place privilégiée dans la réfutation des preuves traditionnelles de l’existence de Dieu. Mais le lecteur constate en même temps que ce concept se présente sous des aspects si différents qu’il semble nécessaire d’admettre que la philosophie transcendantale opère avec plusieurs concepts de réalité. Or, non seulement le terme « Realität » reçoit sous la plume de Kant plusieurs significations, mais, davantage, Kant ne s’est pas attaché à définir ces concepts, encore moins à les articuler les uns aux autres. A tel point que l’on se trouve dans le plus grand embarras dès qu’il s’agit de déterminer précisément ce que Kant conçoit comme réalité, en tenant compte de tous les textes. C’est cette difficulté que cette étude se propose de lever en répondant aux questions suivante : Peut-on enchaîner dans un ordre systématique les différents concepts de réalité en jeu dans l’opus kantien ? Par suite, est-il possible de construire la conception kantienne de la réalité et cette conception est-elle cohérente?

  • Caroline GUENDOUZ, LA PHILOSOPHIE DE LA SENSATION DE MAURICE PRADINES, Reihe 1, Band 22 Espace et genèse de l'esprit (ISBN 3-487-11820-3)

  • Retraçant son itinéraire philosophique dans Beau Voyage, quelques mois avant sa mort, Maurice Pradines (1874-1958), résume sa philosophie de la sensation par cet adage : « Nihil est in sensu quod non prius fuerit in intellectu ». Pour l’auteur de la Philosophie de la sensation, la sensation est, en effet, originairement intelligente : elle n’a de légitimité biologique qu’en tant qu’elle donne quelque chose à comprendre. Renvoyant dos-à-dos le sensualisme (qui construit l’intelligence sur une sensation dénuée d’esprit) et le rationalisme (qui prétend trouver l’esprit dans une raison transcendante), Pradines inscrit l’intentionnalité au cœur de la physiologie de la sensation. Percevoir, pour un vivant, c’est d’abord percevoir quelque chose qui intéresse la vie, à savoir un danger à écarter ou un objet à conquérir. Aussi n’est-il guère surprenant que le sens ultime de la sensation soit l’espace : elle est le signe d’une distance à déployer ou, au contraire, à réduire. Les phénomènes psychiques ne peuvent être des données immédiates puisqu’ils font sens dans la stricte mesure où l’espace les élabore en même temps qu’il se construit. Les fondements d’une psychologie conséquente peuvent, dès lors, être posés. Elle consistera à saisir la genèse de l’esprit à partir du sens biologique de la sensation, c’est-à-dire d’une spatialité pensée elle-même comme « genèse première ».

    H

  • Marion HEINZ, Klaus HAMMACHER, RECHT - MORAL - SELBST
    Gedenkschrift für Wolfgang H. Schrader. Hildesheim. 2004. 329 pp. ISBN 3-487-12591-9

  • Die in diesem Band in memoriam des Siegener Ordinarius Wolfgang H. Schrader versammelten Beiträge orientieren sich systematisch und historisch an denjenigen Fragestellungen, die im Mittelpunkt seiner wissenschaftlichen Arbeit standen. In systematischer Perspektive sind dies insbesondere Probleme aus den Bereichen der Ethik, der Rechts- und Staatsphilosophie sowie der neuzeitlichen Subjekttheorien und der Metaphysik. In historischer Perspektive erstreckt sich das Spektrum der Beiträge vornehmlich auf die englische und kontinentale Philosophie des 17. bis 19. Jahrhunderts. Die Beiträge gehen zum Teil auf ein Gedenkkolloquium zu Ehren von Wolfgang H. Schrader zurück, das im Jahre 2002 an der Universität Siegen stattgefunden hat.

    These essays in memory of the Siegen professor Wolfgang H. Schrader are systematic and historical studies of the issues which formed the focus of his academic work. The pieces with a systematic perspective are concerned in particular with problems in the fields of ethics, the philosophy of law and of the state, the modern subject theory and the metaphysics. The historical essays range over the spectrum of English and continental philosophy of the 17th to 19th centuries. The essays are based in part on contributions to a conference in memory of Wolfgang H. Schrader held in 2002 at the University of Siegen.

    I , J

    K

  • Valérie KOKOSZKA, LE DEVENIR COMMUN. CORRELATION, HABITUALITE ET TYPIQUE CHEZ HUSSERL

  • Inscrit dans le cadre méthodologique de la phénoménologie génétique par la voie de l’ontologie ou encore par la voie du monde de la vie, l’ouvrage élabore la genèse de la subjectivité et de l’intersubjectivité en l’enracinant dans la genèse corrélative de la sphère mondaine dans l’optique d’amener à la compréhension l’être au monde des monades comme vie habitualisée dans un environnement typique familier. Pour ce faire, la thèse s’appuie sur l’analyse et la reprise du concept de corrélation au sein de la phénoménologie génétique afin de faire surgir la corrélation originaire du devenir soi de la monade et du devenir familier du monde, c’est-à-dire la corrélation originaire de l’habitualité noétique tant passive qu’active et de la typique noématique. Les implications phénoménologiques de cette corrélation peuvent alors être décrites dans leur légalité éidétique aussi bien au plan de la vie de la personne qu’au plan de la vie communautaire ouvrant l’espace d’une praxis communautaire ancrée dans l’horizon mondain. Quant aux implications métaphysiques de cette perspective phénoménologique, que Husserl nomme tantôt ontologie universelle concrète tantôt métaphysique du monde, elles sont abordées via l’interrogation des relations complexes et parfois déroutantes qu’entretiennent l’archéologie et la téléologie de la genèse de la vie de conscience.

  • Rolf KÜHN, WORT UND SCHWEIGEN. PHÄNOMENOLOGISCHE UNTERSUCHUNG ZUM ORIGINALEN SPRACHVERSTÄNDNIS

  • Die Entfaltung der originären Sprachphänomenalität unter den drei Hauptaspekten von Spracheröffnungen, Bedeutungsstrukturen und Sprachpathos ergibt sich aus der Grundfrage nach dem Verhältnis von Sprache und Welt einerseits sowie Sprache und Affektwirklichkeit anderseits. Dieser Gedanke eines vor-perzeptiven Sagens bei Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty und Wittgenstein wird mit Nietzsche vertieft, und zwar als Analyse der transzendentalen Einbildungskraft im Sinne jener Imago Mundi, die reiner Affekt (Dionysos) als Grund jeder logoshaften Ausserung (Appolo) ist. Zusammen mit einer weiteren Darstellung des Mythos als Dichtung verdeutlicht dies, dass alles vor-stellende Sprechen stets auch affektives Ursagen bleibt. Deshalb schliesst diese sprachphänomenologische Untersuchung mit einem kritischen Ausblick auf den Begriff der Kommunikation heute, um für diesen die lebensoriginäre Realität des Austausches gegenüber alem bloss Informativen in Erinnerung zu rufen.

    L

    M

  • Marc MAESSCHALCK, RELIGION ET IDENTITE CULTURELLE CHEZ FICHTE (188 p., ISBN 3-487-11051-2)

  • Tout en donnant une place privilégiée aux exposés de philosophie populaire et au débat avec la philosophie de Schelling, cet ouvrage propose une interprétation des rapports entre religion et identité culturelle chez Fichte qui se maintient à égale distance des interprétations républicanistes et conservatrices de l’auteur. La thèse centrale peut se décomposer en deux temps : premièrement, le concept de religion chez Fichte doit être reconstruit dans la totalité de son trajet spéculatif, si l’on veut pouvoir en déterminer la signification politique ; deuxièmement, le même mouvement d’ensemble doit être accompli au plan du jugement politique, si l’on veut effectivement s’approprier les tentatives de dépassement du nationalisme et du pangermanisme qui mobilisent constamment la perspective cosmopolitique de Fichte. Seule cette exigence interprétative permet de cerner l’actualité d’une philosophie politique capable d’envisager l’Etat post-conventionnel comme une communauté de paroles et de destins pour des jeux de langage multiple.

    Marc Maesschalck est professeur de philosophie à l’université de Louvain-la-Neuve (Belgique), où il co-dirige, avec Jacques Lenoble, le Centre de Philosophie du Droit. Il est l’auteur de nombreux ouvrages d’histoire de la philosophie consacrés aux philosophies de Schelling et de Fichte, et d’ouvrages de réflexion sur la question éthique et sociale.

  • Marc MAESSCHALCK, NORMES ET CONTEXTES (324 p., ISBN 3-487-11327-9).

  • Normes et contextes est un ouvrage d'épistémologie de l'éthique dont la question fondamentale est de savoir ce que font les normes lorsqu'elles suivent la trajectoire de leur application. La réponse se décompose en trois temps. Premièrement, les normes ne sont pas purement et simplement absorbées par des contextes constitués de présuppositions sémantiques et de schèmes incorporés. Deuxièmement, l'application des normes met en évidence un arrière-plan réactif qui conditionne leurs performances et limite leur pouvoir d'anticipation. Troisièmement, produire une norme, c'est construire un type d'application rendant possible la recomposition d'une forme de vie. Par ces trois temps, l'ouvrage se propose de fonder une " pragmatique conceptuelle " capable de dépasser, en particulier, les modèles de contextualisation mobilisés tant par les éthiques de la communication que par les sociologies du sens pratique et de la traduction.

    Marc Maesschalck est professeur de philosophie à l'université de Louvain-la-Neuve (Belgique), où il co-dirige, avec Jacques Lenoble, le Centre de Philosophie du Droit. Il est l'auteur de nombreux ouvrages d'histoire de la philosophie consacrés aux philosophies de Schelling et de Fichte, et d'ouvrages de réflexion sur la question éthique et sociale. Il travaille à la définition du sens et de la méthode de l'action collective dans le cadre des mouvements sociaux en Belgique francophone, à Haïti et au Québec.

  • Syliane MALINOWSKI-CHARLES, AFFECTS ET CONSCIENCE CHEZ SPINOZA: L'AUTOMATISME DANS LE PROGRES ETHIQUE Hildesheim. 2004. 257 pp. ISBN 3-487-12781-4.

  • Comment le mécanisme du progrès dans la connaissance se déploie-t-il exactement chez Spinoza, et pourquoi ce processus cognitif, relié aux idées qu’on posséde, est-il en même temps un processus éthique, relié à la joie et au bonheur ? Puisque le champ de l’éthique n’est pas, à proprement parler, celui de la connaissance, mais celui du progrès dans la connaissance, qui s’achève dans une connaissance supérieure de soi, de Dieu et des choses, il convient de s’intérroger sur ce que la notion de « conscience » recouvre et sur la place qu’elle occuppe dans l’économie du système : celle du progrès automatique de l’âme. Parcourant plusieurs facettes du même objet qu’est l’éthique spinoziste – l’ontologie, la théorie des affects et la théorie de la connaissance - , cet ouvrage tente ainsi d’expliquer ce qui justifie conceptuellement et pratiquement le progrès humain. Sur la base d’une conception circulaire de la causalité chez Spinoza, où les effets sont à leur tour des causes envers leur propre cause substantielle, il est montré que le pivot de la dynamique éthique peut être placé dans les affects, et particulièrement dans la conscience de soi qu’ils impliquent – et donc, que celle-ci constitue un des rouages de l’automatisme plutôt que sa négation. En résulte une analyse précise de chaque moment du progrès éthique qui permet de comprendre pourquoi les animaux – pourtant doués d’affects – en sont exclus, et comment s’effectue concrétement le progrès de l’entendement ainsi que l’auto-perpétuation indéfinie de la connaissance adéquate.

    N

  • Stefan NOWOTNY, Michael STAUDIGL (éd.), PERSPEKTIVEN DES LEBENSBEGRIFFS, RANDGÄNGE DER PHÄNOMENOLOGIE Hildesheim. 2005. ISBN 3-487-12769-5.

  • Dass der Begriff des Lebens die philosophische Reflexion herausfordert, ergibt sich schon aus seiner wiederkehrenden, vielfach nicht eigens reflektierten Präsenz in der Geschichte des philosophischen Denkens. Auch in der Phänomenologie verblieb das Leben im Rang eines "operativen Begriffs", um erst mit dem Denken Michel Henry thematisch in ihr Zentrum zu treten. Angesichts gegenwärtiger Debatten um Biopoloitik, Medizinethik, Technikkritik oder Kulturalität wird indes zudem deutlich, dass mit der Verständigung über das Leben mehr auf dem Spiel steht als ein disziplinenimmanent zu lösendes Problem. Das "Phänomen Leben" in solcher Spannweite sowie im Lichte eines sich verändernden phänomenologischen Denkens in der Blick zu nehmen, die Genese der Perspektiven zu erklären, in denen es verhandelt wird, ist daher die Aufgabe, der sich die im vorliegenden Band versammelten Texte im Horizont und an den Rändern der Phänomenologie stellen.
    Dass der Begriff des Lebens die philosophische Reflexion herausfordert, ergibt sich schon aus seiner wiederkehrenden, vielfach nicht eigens reflektierten Präsenz in der Geschichte des philosophischen Denkens. Auch in der Phänomenologie verblieb das Leben im Rang eines "operativen Begriffs", um erst mit dem Denken Michel Henry thematisch in ihr Zentrum zu treten. Angesichts gegenwärtiger Debatten um Biopoloitik, Medizinethik, Technikkritik oder Kulturalität wird indes zudem deutlich, dass mit der Verständigung über das Leben mehr auf dem Spiel steht als ein disziplinenimmanent zu lösendes Problem. Das "Phänomen Leben" in solcher Spannweite sowie im Lichte eines sich verändernden phänomenologischen Denkens in der Blick zu nehmen, die Genese der Perspektiven zu erklären, in denen es verhandelt wird, ist daher die Aufgabe, der sich die im vorliegenden Band versammelten Texte im Horizont und an den Rändern der Phänomenologie stellen.
    Die Autoren des Bandes: Alain David, Natalie Depraz, Suzanne Granzer, Jad Hatem, Michel Henry, Sandra Lehmann, Jean-Michel Longneaux, Marc Maesschalck, Claudio Majolino, Philipp Mayrhofer, Jean-Luc Marion, Klaus Neundlinger, Stefan Nowotny, Günther Pöltner, Hans Rainer Sepp, Michael Staudigl, Joachim Widder, Yorihiro Yamagata .

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  • Jürgen-Eckardt PLEINES, MATERIALIEN UND SKIZZEN,
    Hildesheim. 2004. 226 pp. ISBN: 3-487-12651-6.

  • Der Begriff der Harmonie spielte im abendländischen Denken auf den verschiedensten Gebieten des Wissens eine herausragende Rolle. Dabei war es zumeist die Vorstellung einer bestimmten Ordnung der Dinge, die – ähnlich der Wahrnehmung eines wohlgeordneten Kosmos oder einer in sich stimmigen Symphonie – allgemein zu überzeugen wußte. Doch die ältere Wortgeschichte weist auf eine tiefere Schicht, die man vor allem am Beispiel Heraklits ablesen kann. Danach ist es der anhaltende Widerstreit einander entgegengesetzter Momente, der alles Seiende zugleich verbindet und trennt.

    The concept of harmony plays a major role in western thought even in the smallest branches of scholarship. It has generally been understood as the concept of a fixed order of things, which – as in the perception of a well-ordered cosmos or a harmonious symphony – has a persuasive power. But the earlier history of the word indicates a deeper level of meaning which is particularly evident in the example of Heraclitus. According to this, harmony is the enduring conflict of opposing moments which both joins and divides everything that exists.

  • Bento PRADO JUNIOR, PRESENCE ET CHAMP TRANSCENDANTAL. CONSCIENCE ET NEGATIVITE DANS LA PHILOSOPHIE DE BERGSON, présentation et traduction du portugais (Brésil) par Renaud BARBARAS, Hildesheim 2002 (ISBN 3-487-11498-4).

  • Ecrit en 1964 durant la période troublée des débuts de la dictature et publié au Brésil par Bento Prado Jr au retour de son exil parisien sous le titre Presença e campo transcendental - Consciência e negatividade na filosofia de Bergson, le présent ouvrage est d'une grande portée, non seulement pour la compréhension de la philosophie de Bergson, dont il propose une interprétation puissante et originale, mais aussi pour celle de la philosophie française contemporaine. En effet, Bento Prado Jr lit Bergson en le situant dans les débats philosophiques de l'après-guerre et en le mesurant aux pensées qui influencèrent durablement la philosophie de la seconde moitié du XXème siècle, ce qui le conduit notamment à une confrontation sans équivalent avec la phénoménologie. En mettant en évidence la postérité, complexe, de la philosophie de Bergson, il explicite les principaux problèmes vers lesquels convergeaient les efforts philosophiques des auteurs de l'époque et nous livre ainsi une sorte de coupe sur l'une des périodes les plus fécondes de la philosophie française.

    Bento Prado est actuellement professeur de philosophie à l'université fédérale de Sao-Carlo (Sao Paulo-Brésil). Cassé de sa fonction de professeur en 1969 par une décision du Président de la République du Brésil, il a résidé en France jusqu'en 1974 où il fut Chargé de recherche au CNRS. Le présent ouvrage est la traduction de sa thèse préparée en France de 1961 à 1963 comme boursier du gouvernement français et qui, rédigée et publiée en portugais au Brésil, lui a valu sa notoriété dans ce pays.

    Renaud Barbaras est professeur de philosophie à l'université de Clermont-Ferrand ; il est l'auteur de nombreux ouvrages consacrés à la philosophie de Merleau-Ponty et à la philosophie française du XXème siècle. Son dernier ouvrage paru est " Le désir et la distance " à la Librairie Vrin.

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  • Martina ROESNER, LE LABOUREUR DE L'ETRE. UNE RACINE CACHEE DE L'IMAGINAIRE PHILOSOPHIQUE HEIDEGGERIEN., Hildesheim. 2004. 180 pp. ISBN 3-487-12717-2.

  • Maitres mots de la critique qu’adresse Heidegger à la métaphysique occidentale, les notions de « fond » de « terre » et de « racine » ont souvent été dénoncées comme synonymes d’une pensée irrationnelle et réactionnaire, sinon comme un écho funeste de l’idéologie nazie du « sang et du sol ». D’une façon ou d’une autre, les notions en question sont interprétées comme autant de contrepoints négatifs que Heidegger aurait opposés à l’idéal métaphysique de la ratio ainsi qu’à l’idée d’humanité qui en découle. La présente étude entend montrer que l’usage par Heidegger du paradigme agricole s’inscrit dans un courant de pensée irréductible tant à la tradition grecque de la philosophie qu’à sa simple négation, à savoir la « métaphysique de l’agriculture » d’origine biblique. Un examen des représentants patristiques et médiévaux de cette tradition, cités et commentés dans l’édition du Laboureur et la mort à laquelle Heidegger fait référence dans Etre et temps, révéle en effet à quel point la critique heideggerienne de l’animal rationale a fait sien un motif fondamental du livre de la Genèse : celui de l’homme laboureur formé de la terre et appelé à y tracer ses sillons passagers.

  • G.A.J. ROGERS, LOCKE'S ENLIGHTENMENT. Aspects of the Origin, Nature, and Impact of his Philosophy, Hildesheim 1998 (ISBN 3-487-10529-2).

  • John Locke's philosophy, whether the empiricism of the Essay Concerning Human Understanding or the liberalism of the Two Treatises of Government, dominated thought in the eighteenth century not only in the English-speaking world but throughout much of Europe. The series of connected essays by G.A.J. Rogers, all but one written during the 1990s, which are brought together here shed important new light on the origins of Locke's philosophy, its relationship to his biography and to his contemporaries, and aspects of its influence. The chapters illuminate the origins of his work , the interconnections between Locke's epistomological, political and religious thought, the nature of his debt and responses to Descartes and to Hobbes, the relationship between his thought and contemporary sceptical concerns, and the overlap and probable influence of his philosophy on Isaac Newton. It also examines aspects of the relationship of Locke's ideas to those of the Cambridge Platonists, Edward Stillingfleet and contemporary religious issues. The final chapter emphasizes the unity of late seventeenth -century English thought, arguing against the too common assumption that religion, science and philosophy became dissociated from each other in the early Enlightenment.

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  • Quentin SKINNER, Yves-Charles ZARKA, THE AMSTERDAM DEBATE ON THOMAS HOBBES, edited and introduced by Hans Blom Hildesheim 2001. VI/88/S./pp.(ISBN 3-487-11390-2)

  • Today, the political philosophy of Thomas Hobbes is arguably more relevant than it has ever been. It is the founding language of our political reality. But do we really understand Hobbes? In this volume, outstanding Hobbes scholars present their views and engage in critical discussion.

    Yves Charles Zarka (Paris), in La décision métaphysique de Hobbes (1987) and Hobbes et la pensée politique moderne (1995), rethought Hobbes's philosophical principles, taking issue with both the methodological conceptions of other historians of political thought, and contemporary philosophy itself.

    Quentin Skinner (Cambridge), author of the Foundations of Modern Political Thought (1978), aims at a microanalysis of Thomas Hobbes as a political philosopher against the background of the historical development of eloquence. In his Reason and Rhetoric in the Philosophy of Hobbes (1996), Hobbes's civil philosophy has found a completely new interpretation.

    Out of his confrontation of the Sorbonne and Cambridge methods arises an exciting and extremely important vision of the towering figure of Thomas Hobbes, in modern political philosophy as well as in modern political reality. Furthermore, the reader will find a very important discussion of methodological principles that should underpin our understanding of great political philosophers.


  • Alexander SCHNELL, TEMPS ET PHENOMENE. LA PHENOMENOLOGIE HUSSERLIENNE DU TEMPS (1893-1918), Hildesheim. 2004. 274 pp. ISBN 3-487-12798-9

  • Dans cet ouvrage, l’auteur se propose de reconstituer la « doctrine du temps » d’Edmund Husserl. Cette recherche est menée à la fois à partir des textes rassemblés dans Husserliana X (rédigés avant 1913) qui forment le corps des célébres Leçons sur la phénoménologie de la conscience intime du temps (publiés en 1928), d’un côté, et à partir des Manuscrits de Bernau datant de 1917/18, de l’autre. L’objectif est autant historique que systématique : il s’agit d’inscrire les Leçons sur le temps de 1905 dans l’ensemble du Cours de 1904/05 qui apporte des précisions importantes sur la temporalité de la perception ainsi que de l’imagination et de la phantasia ; de reconstituer la genèse de l’intentionnalité rétentionelle et protentionelle ; d’éclaircir la nature et le statut du « flux absolu de la conscience ». Dans le chapitre central de cette étude, l’auteur livre son interprétation des Manuscrits de Bernau qui culmine dans l’analyse du « processus originaire » remplissant-évidant avec sa structure en « noyaux ». Cette analyse met en œuvre différentes « constructions phénoménologiques », outils essentiels de ce qui inaugurera la « phénoménologie génétique » de Husserl.


  • Elisabeth SCHWARTZ, JULES VUILLEMIN, L'UN ET LE MULTIPLE, Hildesheim. 2004.

  • Ouvrage d’hommage à l’œuvre de Jules Vuillemin récemment disparu. L’ouvrage contient un inédit de Vuillemin, Le philosophe et le sophiste, une biographie et une bibliographie du philosophe Ont été rassemblées les communications faites au Congrès consacré à Jules Vuillemin les 25-26-27 novembre 1999 à l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand.

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    U , V

  • Jean-Marie VAYSSE (éd.), VIE, MONDE, INDIVIDUATION (224 pages, ISBN 3-487-11948-X)

  • Nous présentons en ce recueil les actes d’un colloque organisé à l’Université de Toulouse II (France) à l’initiative du Département de Philosophie et de son équipe de recherche dirigée par Jean-Marie Vaysse, dont le champ thématique de recherche est les philosophies de la vie de Descartes à nos jours. Il s’est agit d’examiner le sens de la connexion des notions de vie, de monde et d’individuation en partant du problème aristotélicien des individus et du principium individuationis pour traverser les principaux temps forts de l’histoire de la philosophie. Si pour Aristote la question de l’individu appelle une théorie de l’information et de la complétude, pour la philosophe moderne il s’agit, d’abord avec Leibniz, de penser la substance comme sujet individuel. Si avec l’idéalisme allemand la question devient celle de la vie dans son lien étroit avec la volonté, il appartient à la phénoménologie de penser la vie dans sa relation au monde, en tant qu’elle résiste tant au vitalisme qu’à un savoir objectivant. La question de l’individuation resurgit comme celle du phénomène du monde et d’une individuation asubjective (Heidegger, Deleuze). En effet, dès que la finitude devient principium individuationis, le sujet ne permet plus de la penser et une théorie de l’individuation asubjective requiert alors une pensée de l’univocité ontologique.


  • Jean-Louis VIEILLARD-BARON (coord.), PHILOSOPHIE DE L’ESPRIT (210 p., ISBN 3-487-10781-3)

  • Pour la première fois ce livre rassemble vingt-cinq études originales sur trois grands philosophes français du vingtième siècle, Maurice Blondel, Louis Lavelle et Gabriel Marcel. Sans négliger l’originalité de chacun d’eux, ces études montrent la convergence capitale des trois philosophies : c’est l’esprit qu’il s’agit de défendre. L’être devient esprit en tant qu’il anime la pensée et l’action. Renonçant à penser la substance comme substrat, ces philosophes ancrent la métaphysique dans la réalité de l’expérience humaine. Chez Blondel, l’action désigne l’ensemble de l’existence ; chez Lavelle, l’acte est le lieu spirituel de la rencontre de l’agir divin et de l’agir humain ; chez Marcel, l’être concret et dynamique est le mystère de la personne vivante. Nous sommes loin de toute scolastique aristotélicienne ; mais l’exigence de la systématicité et de la cohérence n’est pas sacrifiée au souffle spirituel et à l’appel de l’esprit. Dans sa rigueur propre, cette philosophie de l’esprit, associant la finesse psychologique et la hardiesse métaphysique, comble un vide philosophique douloureusement ressenti par tous ceux qui cherchent dans la philosophie une orientation morale et métaphysique.

    Jean-Louis Vieillard-Baron est professeur de philosophie à l’université de Poitiers, où il dirige le Centre de Recherche sur Hegel et l’Idéalisme Allemand. Il est l’auteur notamment de Hegel et l’idéalisme allemand (Vrin).

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